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Palais Lumière

L’expressionnisme allemand, une fièvre révolutionnaire et tragique

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Publié le , mis à jour le
Souffrant d’une fracture sociale provoquée par l’industrialisation de l’Allemagne, puis traumatisés par la Première Guerre mondiale, les peintres d’avant-garde ont trouvé dans l’expressionnisme à la fois un refuge et un exutoire. À Evian, le Palais Lumière expose les chefs-d’œuvre, tentatives d’évasion ou exorcismes terrifiants, qu’ils ont laissés de 1905 à 1937. Derrière cette explosion de couleurs, un désir ardent de redessiner le monde.
Max Pechstein, Fille couchée
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Max Pechstein, Fille couchée, 1910

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Huile sur toile • 72 x 81 cm • Coll. Aargauer Kunsthaus Aarau / legs Dr. Othmar et Valerie Häuptli • © 2019 Pechstein Hamburg - Tökendorf / Photo Jörg Müller

« Ce que nous devions laisser derrière nous était clair ; par contre, ce vers quoi nous nous dirigions l’était beaucoup moins. » Nous sommes à l’aube de la Première Guerre mondiale, dans l’Allemagne industrialisée, où les villes se transforment en véritables ghettos faute de pouvoir assumer l’exode rural… En prononçant ces mots, le peintre Erich Heckel (1883–1970) évoque-t-il cet inquiétant changement ? C’est en réalité la création, en 1905, du groupe artistique Die Brücke (« Le Pont » en allemand) qu’il commente, en tant que membre fondateur aux côtés de trois autres étudiants en architecture de Dresde. À cet instant précis, ce que le groupe souhaite laisser derrière lui, ce sont autant les crises sociales que les règles établies par l’art ; et ce vers quoi ils se dirigent est désormais impulsé par leurs propres sensibilités…

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