Egon Schiele et l’Expressionnisme

Embrace, 1913, Egon Schiele
Embrace, 1913, Egon Schiele

Egon Schiele, peintre de l’obsession…

Il est évident que la peinture a eu, chez Egon Schiele, une vocation cathartique. Il y a clairement vu un moyen d’extérioriser ses angoisses.

En quoi cette approche est-elle singulière  ?

Prenons ses nus par exemple. En soi, cela n’a rien d’exceptionnel ou de « tordu ». En 1906, Egon Schiele est admis à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne où il pratique, comme tous les élèves, l’étude du nu.

Par contre, ce qui est totalement novateur et choquant pour l’époque, c’est l’approche subjective qu’en aura Egon Schiele. Il ne se limitera pas à reproduire une anatomie. La sienne (face au miroir) et celle d’un modèle. Il transposera dans sa représentation du corps ses propres états d’âme. Il donnera à la nudité un caractère psychologique.

Il va même jusqu’à déformer la réalité (les formes, les proportions, les couleurs, …) pour que le rendu exprime le plus justement possible son intériorité. Avec, comme conséquence, des œuvres oppressantes, bien loin du culte du beau de l’époque.

Pour cette raison, on peut clairement rattacher Egon Schiele au courant Expressionniste apparu en Allemagne début 20ème et représenté par des groupes comme Die Brücke (à Dresde) et Blaue Reiter (à Munich). J’y reviendrai.

D’autres spécificités rapprochent Egon Schiele du courant Expressionniste :

– son coup de crayon, incisif, anguleux, nerveux et brutal donnant une impression d’ébauche, d’inachevé
– ses accords colorés où le rouge prédomine
– sa manière d’exposer sans pudeur la misère physique et morale
– sa façon d’entremêler mort et érotisme

En Autriche, Egon Schiele (1890 – 1918) sera le principal représentant de l’Expressionnisme, avec Oskar Kokoschka (1886 – 1980).

Egon Schiele, Self-Portrait with Chinese Lantern Plant, 1912 © Leopold Museum, Vienna, Inv. 454
Egon Schiele, Self-Portrait with Chinese Lantern Plant, 1912 © Leopold Museum, Vienna, Inv. 454

Images : http://www.the-athenaeum.org/art/list.php?m=a&s=tu&aid=350 & http://www.leopoldmuseum.org